D'étonnants plaidoyers prodomo justifiant les démarches des concepteurs du musée du Quai Branly sont diffusés sur les nouveaux dispositifs multimédias installés dans le pavillon des Sessions au musée du Louvre pour l'anniversaire des 10 ans de cette exposition de 120 chefs-d'oeuvre.
On y découvre un Jacques Chirac, maire de Paris, en guide érudit de l'exposition sur les Taïnos en 1994 au Petit Palais, puis les polémiques autour du futur musée "des arts premiers" voulu par le même homme devenu Président, le rôle majeur joué par Jacques Kerchache, l'ami écouté et le découvreur de civilisations ignorées et enfin la naissance du nouveau musée où "dialoguent les cultures".
Que penser également de cet étrange tiré à part, distribué gratuitement à l'entrée de l'exposition et édité par Paris Match dans lequel on peut lire un article très polémique dénonçant le monde scientifique et vantant les mérites des concepteurs du musée ?
Les chercheurs auraient caché tous ces objets durant des décennies "dans des réserves à l'écart, un peu poussiéreuses, teintées de sciences et de recherches obscures" et empêché la délectation esthétique qui est aujourd'hui enfin possible grâce à la volonté d'un Président de la République visionnaire !
On peut s'étonner que le musée, qui a pourtant réussi son pari d'accueil du public, ait jugé nécessaire de se justifier à nouveau et de vouloir prendre sa revanche sur ces scientifiques accapareurs qui sont pourtant à l'origine de la grande majorité des collections mais aussi des connaissances qui seules leur donnent un sens.
Je ne suis en rien contre le changement et reconnais les avancées réalisées mais les mérites de ceux qui nous ont précédé ne doivent pas être niés. Nous en sommes les héritiers.
Rédigé par : dalbera | 21/01/2011 à 10:18